36e Rencontre européenne de jeunes avec la Communauté de Taizé


Rencontre de Taizé

Pendant quelques jours la ville de Strasbourg a vécu au rythme de Taizé, et Schiltigheim a su se mettre au diapason.

Pendant des mois, une équipe de bénévoles issus de nos communautés catholiques et protestantes s'est retrouvée pour préparer l’accueil de ces pèlerins venus des quatre coins du monde. Ce n’est qu’une semaine avant le début du rassemblement que nous avons appris que les jeunes qui seraient logés à Schiltigheim seraient d’origine Hongroise, Ukrainienne, Croate, Polonaise, Belge, Française, Italienne. Nous avons aussi découvert que nous n’accueillerions que 226 pèlerins au lieu des 400 annoncés. Nous avons essayé de faire au mieux pour que chaque famille d’accueil à Schiltigheim puisse avoir la joie de vivre ce temps d’échange. Comme tout rassemblement, il nous a fallu gérer les imprévus ; nous avons du accepter que certains projets d’accueil ne puissent aller jusqu’au bout. Mais nous étions fiers de pouvoir, pour la première fois dans l’histoire des pèlerinages de Taizé, annoncer que tous les pèlerins seraient hébergés en famille par groupe de deux.

Le jour de l’accueil, nous étions tous impatients de découvrir de nouveaux visages, nous étions tous inquiets de savoir si la langue serait une barrière franchissable, nous étions tous pleins de confiance de savoir que ces jeunes qui ont fait des milliers de kilomètres sont venus chez nous pour nous rencontrer et prier avec nous. Les frères de Taizé disent que ce pèlerinage est un pèlerinage plus familial avec 20000 participants au lieu des 30 ou 50000. Moins de pèlerins, c’est pouvoir faire de plus petits groupes de prière et de discussion, c’est avoir moins la sensation d’être noyé dans la masse.

Pèlerins ou Strasbourgeois, chacun a pu vivre à son rythme ce rassemblement, chacun a pu vivre autrement ce passage à l’année nouvelle. Les pèlerins ont découvert que l’être humain peut ouvrir sa porte à l’étranger. Les familles d’accueil ont pu expérimenter le risque de se laisser interpeller par l’autre. Et chacun en est ressorti grandi en humanité et rempli de joie. L’accueil est quelque chose qui se cultive dans le temps, c’est accepter de faire confiance en l’autre. J’espère que dans l’avenir, à l’occasion d’autres rassemblements, les paroissiens qui ont accueilli les pèlerins de Taizé ré-ouvriront leur porte et que leur témoignage incitera ceux qui, pour cette fois, n’ont pas eu l’occasion d’accueillir des voyageurs d’espérance à franchir le pas pour pouvoir à leur tour accueillir l’autre et le tout Autre. Frédéric

Témoignages

1er témoignage

Josip et Lovro ont été frappés et agréablement surpris à leur arrivée quand ils ont su que chacun serait hébergé dans une famille. C'était la première fois pour eux en 3 pèlerinages (ils étaient à Rome et Berlin). Outre le confort que cela représente (à Rome ils étaient 800 dans un gymnase avec 10 douches et 5 toilettes!), ils ont apprécié le fait de pouvoir échanger avec nous. Selon eux l'organisation à Strasbourg était au top. Un soir au cours d'une discussion, ils nous ont demandé comment se passaient nos relations avec l'Allemagne voisine : ils voulaient savoir si des tensions subsistaient entre nos deux pays. En effet en Croatie la guerre avec la Serbie il y a 20 ans a laissé des stigmates encore importants et les relations entre les deux pays sont encore très tendues. Savoir que nos relations sont apaisées avec l'Allemagne est un message d'espoir important pour eux. Sur une note plus légère, nous avons organisé une "crêpes party" un soir avec Lovro quatre jeunes filles de son groupe . Cette soirée a été l'occasion pour nous d'en savoir plus sur la Croatie et nous avons tous apprécié ce moment de convivialité ! Josip était en ville avec d'autres pèlerins, il y a rencontré un prêtre croate très connu là bas qui s'occupe de la pastorale des jeunes, il est revenu avec des étoiles dans les yeux. De notre côté nous retenons également la conférence à la grande Mosquée sur le dialogue interreligieux (avec Imam, prêtre et moine bouddhiste réunis !) et la prière de la lumière, le 30 décembre au soir. Lovro et Josip tiennent absolument à nous inviter en Croatie, nous les reverrons peut-être cet été... D'ici là nous rendons grâce à Dieu pour ces beaux moments d'échange et de fraternité !
Hélène et Pierre Alban

2eme témoignage

Un moment magique Toute notre famille a vécu une expérience humaine exceptionnelle. Nous avons accueilli Michael et Barbara de Bydgoszcz en Pologne. Lors des petits-déjeuners, des soirées et du repas du jour de l'An, nous avons beaucoup échangé, chanté, dansé. Nous avons vraiment senti la présence de Dieu lors de tous ces moments de partage. Ils resteront gravés dans nos mémoires et dans celles de nos enfants qui sans doute auront à leur tour envie de participer à ce type de pèlerinage plus tard.
Patricia et Cyrile

3e témoignage

une belle rencontre qui ne restera pas sans lendemain, voici ce que nous avons vécu et ce que nous espérons. Nos invitées, Pati et Justyna, venaient de Gdandsk, Pologne. Bien qu'elles aient passé assez peu de temps chez nous, nous avons profité de chaque instant pour bavarder, faire connaissance et rire ensemble. Le repas du Jour de l'An chez Patricia pris tous ensemble fut un moment d'échange et d'amitié très fort. Il y eut de la chaleur dans nos échanges, nous, parents et enfants, avons reçu cette rencontre comme un cadeau.
Sandrine

4e témoignage

J’ai rencontré une dame dans la salle d’attente du médecin. Elle me dit : «Ca y est les fêtes de noël sont terminées. Cette année j’ai eu deux jeunes qui m’ont apporté beaucoup de joie, j’ai accueilli des pèlerins de Taizé à la maison ».
Marie Jeanne.

5e témoignage

De beaux temps de prière en paroisse, voilà ce que nous avons vécu ensemble. Tous les acteurs de la liturgie se sont investis pour faire de ces célébrations un temps de prière ou chacun puisse se retrouver. Mélange de nos chants paroissiaux avec ceux de Taizé, joie de découvrir ici et là des chorales ou groupes musicaux temporaires constitués de paroissiens et de pèlerins. Durant les célébrations nous avons prié dans nos langues le Notre Père. Quelle cacophonie de Pentecôte. Nous étions tous en union de prière.

6e témoignage

En tant que croyantes, nous nous sommes investies dans l'organisation de Taizé, qui se passait cette année à Strasbourg, en participant à l'accueil des pèlerins. Nous avons fait le lien entre ces pèlerins et leurs familles d'accueil. Pour compléter notre démarche, nous avons participé à un temps de prière au Wacken en compagnie des pèlerins. Toutes les nationalités étaient rassemblées au même moment. Nous étions tous assis par terre pour partager notre foi en surmontant la barrière des langues. Partager ce moment fort nous a permis d'être en contact avec beaucoup de croyants de différents pays et de découvrir d'autres cultures.
Claire& Céline

7e témoignage

Les rencontres de Taizé étaient rythmées le matin par les chants de nos prières et les témoignages : des temps de discussions, moments privilégiés entre pèlerins et paroissiens. Cette atmosphère familiale laissait ensuite la place à une marée humaine gravitant autour du Wacken et de la Cathédrale.

De l'extérieur, nous pourrions penser qu'il s'agit d'un gigantesque capharnaüm. Mais c'était sans compter sur une organisation bien rodée par les Frères et bénévoles de Taizé car une fois immergé, plus rien n'est pareil, le regard change, on fait corps. En s'aventurant un peu plus sur le site du Wacken, on peut y découvrir des halls transformés pour l’occasion en une cantine géante. En y déambulant, nous cherchons un institution de Taizé : son thé. La recette du thé de Taizé est, paraît-il, aussi bien gardée que celle du Coca-Cola. Les halls sont bien évidemment des lieux conviviaux où tout est prétexte aux rires, aux chants ou aux jeux. C'est en retrouvant la fraîcheur hivernale que l'on se rend compte du bruit et de l'agitation qui y règnent à l’intérieur.

Tout en discutant avec d'autres pèlerins nous nous rendons à la prière du milieu de journée. En entrant dans le Rhénus, l'ambiance change, les voix se font plus feutrées. On a du mal à imaginer qu'à l'endroit où nous nous asseyons, quelques semaines plus tôt, des matchs de basket s'y déroulaient. L'agitation fait place au recueillement et à la prière durant laquelle les chants, les textes font place au silence. Ce temps de silence n'est ni gênant, ni embarrassant : il unit dans sa force les prières de chacun. La prière se termine, il faut se remettre en marche, choisir un carrefour. Ces temps de discussion multilingues abordent des sujets éclectiques tel que l'écologie, la santé, la musique, les mystiques rhénans, … Pour l'occasion, le Parlement européen, la synagogue et la mosquée avaient ouvert leurs portes. Les Frères avaient même prévu des balades dans les rues de Strasbourg pour les pèlerins qui souhaitaient faire l'école buissonnière.

L'après-midi passant, il nous faut retourner au Wacken pour y manger puis retourner dans un lieu de prière. La Cathédrale ouvre ses portes : le froid du grès des Vosges laisse place à la veillée de prière qui s’achève par une médiation de Frère Aloïs et la prière à la Croix.

La journée achevée, le pèlerin rentre chez ses hôtes où l’attend bien souvent un moment convivial autour d'une boisson chaude.

Ces rencontres ont été marquées par des temps forts qui nous sont propres.
Si je devais n'en raconter qu'un, ce serait lors de la rencontre de francophones où pour conclure, les représentants des Eglises orthodoxe, protestante et catholique lancèrent un Notre Père, suivi par une Cathédrale comble.

Laissons Frère Aloïs avoir le dernière mot. Il disait lors de l'une de ses méditations : " Faisons tout ce qu'il est possible de faire ensemble, ne faisons plus rien sans tenir compte des autres ".

Vincent F


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