Les paroisses - L’histoire des catholiques à Schiltigheim

Vitrail de la façade

La première église de Schiltigheim avait pour nom Sainte-Hélène et se situait sur l’emplacement actuel du cimetière du même nom. Jusqu'au XVe siècle, elle était entourée d'habitations qui furent détruites sur ordre du magistrat pour éviter que les Armagnacs qui envahissaient l'Alsace ne puissent s'y installer. Lorsque la paix fut signée, l'église Sainte-Hélène resta l'église paroissiale, mais elle fut démolie pour des raisons stratégiques en 1531, et les matériaux servirent à l’agrandissement de la petite chapelle, sise à l'emplacement de l’église actuelle, rue Principale. Dès le 8 février 1525, les Schilikois - comme Strasbourg l'avait fait, laissant libre les villages environnants de se prononcer - demandèrent l’application de la Réforme et un pasteur célébrant le culte dans la langue du peuple.

C’est seulement après le décès du curé Balthasar qu'un moine Augustin nommé Wolfgang Schultheiss fut élu et confirmé par le bailli d'Illkirch.

A cette époque, le village ne possédait donc plus qu'une chapelle, rue Principale, déjà transformée en 1388 par rapport à l'édifice médiéval primordial, et l’église paroissiale de “Rothenkirchen” (église rouge) de la Léproserie qui servit jusqu'à la fin du XVII siècle (1678 ou 1698 ?). En 1401, un texte mentionne : “Die Kirche zu Sante Helenen zu Rothenkirchen, gelegen usewendig der Muren und indewendig des Burgbannes.” C'est-à-dire, l’église dédiée à sainte Hélène de Rothenkirchen (église rouge) située hors des murs mais à l'intérieur du ban communal.

A partir de 1736 et par ordre du roi Louis XV, les catholiques eurent le droit d’utiliser le temple, Rue Principale, pour y célébrer la messe : ce fut l’introduction du simultaneum. Le plus ancien registre d’actes est celui des mariages, commencé le 15 juillet 1749. La fin du simultaneum intervint le 23 novembre 1899, quelques jours après la consécration de la nouvelle église catholique Sainte-Famille, et dès 1900 la sacristie de l’église rue Principale fut fermée. Selon l'enregistrement du 11 prairial de l'an 11 de la République (31 mai 1803) le simultaneum fonctionnait de la façon suivante : les protestants pouvaient occuper les lieux de 7 heures 30 à 9 heures 30 et de 12 heures à 14 heures ; les catholiques avaient droit aux horaires, de 9 heures 30 à 12 heures et de 14 heures à 16 heures.

Bas-côté sud de l'église

Schiltigheim devint paroisse (catholique) en 1763 avec un ressort géographique très étendu qui, de nos jours, irait du ban de Strasbourg, rue Georges Wodli au quai Koch et Edouard-Valentin (rivière de l'Aar), et des boulevards Wilson et Poincaré, avenue des Vosges au ban de Bischheim.

Dans le registre paroissial, en date du 27 mai 1764, le curé Rauscher inscrit “Actus Benedictionis Ecclesia Parochialis in Schiltigheim”. Ce jour-là, en présence d'Emmanuel Schott, le “Schultheiss”, et de Martin Goetz, l’appariteur, de Laurent Rhein et André Andermatt, bourgeois et échevins, tous de Schiltigheim, le choeur et la nef de l'église, rue Principale, furent bénis par l'évêque d'Arath de Strasbourg. Une première grand-messe fut célébrée au mois de décembre 1764.